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On ne le saura qu'à la fin du film mais la célébrité que « Him » a acquise, il la doit au cristal qu'il est parvenu à arracher du cœur de Mother, qui se sacrifie (ou est sacrifiée) pour qu'il puisse atteindre gloire et notoriété. Sans ce quartz qui symbolise l'« esprit saint » contenu dans l'âme de Mother (son cœur), il est dépourvu de tout pouvoir « surhumain ».
Lorsque celui-ci est brisé, Him redevient le prédateur de Mother et il doit à nouveau la séduire afin qu'elle lui rende son précieux pouvoir, celui d'écrire une œuvre « inspirée ». Avec un nouveau succès littéraire (cinématographique pour Darren A.), il devient une sorte de Père Éternel, père d'un christ-enfant (le film lui-même en quelque sorte) offert en partage à ses adorateurs dans une eucharistie païenne démente.
En ce sens, le couple qu'il forme avec Mother est le couple œdipien sadomasochiste décrit par la psychanalyse freudienne. La mère su ainsi la loi tyrannique de son fils. Le surmoi qu'elle constituait vis-à-vis de lui, ce garde-fou qui le contenait, cède, et toutes les barrières peuvent être alors allègrement franchies.

La tâche de sang persistante que Mother rencontre périodiquement, outre la métaphore menstruelle qui la condamne à être elle aussi une créature charnelle qui enfante dans la douleur, est aussi la métaphore de sa propre faute, celle d'avoir choisi un Adam pour mari et non un homme « de cœur », comme elle. Elle est damnée tout comme lui et condamnée à revivre cycliquement le même cauchemar, sans possibilité de salut.

En résumé, Mother ! est un film qui exalte le triomphe final du « mal », la victoire de Lucifer, le porteur de lumière. Et ceci au détriment de l'amour généreux dispensé par la femme supérieure, asservie aux seuls intérêts de celui qui la manipule, un ego vampirique sans conscience et sans scrupules.